Un jour un dogue traversant
Certain quartier en bassets abondant,
Vit aussitôt toute la meute
Contre lui se mettre en émeute,
Et clabauder avec fureur,
S'imaginant lui faire peur.
Crainte cependant de taloche,
De ce dogue, fort prudemment,
On voyait chaque tourne-broche
Se mettre à l'écart en jappant.
D'un geste il eût pu les confondre ;
Mais il dédaigna de répondre.
Haletant et n'en pouvant plus
Nos bassets, malgré leur colère,
Après maints efforts superflus
Se virent contraints de se taire.
Cet apologue, en peu de mots,
Nous démontre que la prudence
Finit par réduire au silence
Tous les clabaudeurs et les sots.