Deux chenilles vivaient d'une amitié parfaite,
Le même chou servait aux deux sœurs de retraite ;
Mais l'une tout à coup devenant papillon,
Bat aussitôt les airs de son aile dorée,
Et monte avec orgueil vers la voûte azurée.
Cette métamorphose a troublé sa raison ;
Elle ne connaît plus les siens ni sa voisine,
Voudrait même cacher jusqu'à son origine.

De bien des parvenus ce récit, trait pour trait,
Présente à notre esprit le fidèle portrait ;
Souvent on les a yus, sans pudeur, méconnaître
Les parens vertueux qui leur ont donné l'être.

Livre I, fable 7




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