Un berger, s’effrayant de la grande dépense
Que lui causait son chien, dogue plein de vaillance
Et pensant qu’argent épargné
Vaut tout autant qu’argent gagné,
Crut faire un acte de sagesse,
En échangeant le robuste mâtin
Contre un pauvre petit carlin .
Qui lui plut par sa gentillesse.
Tout alla bien le premier jour :
Le chien connaissait plus d’un tour,
Contrefaisait le mort et dansait la gavotte,
Au grand amusement de notre sot berger.
Hélas ! il complaît sans son hôte,
Et ne songeait point au danger.
Mais soudain apparut un loup tout plein de rage,
Qui fit un horrible carnage
Des moutons, des agneaux laissés sans défenseurs.

Vous voyez, mes amis, que les rois les meilleurs
Ne sont pas les plus économes,
Et que pour gouverner les troupeaux ou les hommes,
Il est sage d’avoir des commis bien payés
Et de robustes employés.





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