Le Cousin et le Berger Ivan Krylov (1768 - 1844)

Se fiant à la vigilance
D'un chien, sur et discret ami,
Dans l'ombre fraîche et le silence
Un berger s'était endormi.
Soudain vers lui se précipite
Un serpent sorti d'un buisson :
Un dard gonflé d'un noir poison
Dans son gosier vibre et s'agite...
Tu vas mourir, pauvre berger!
Mais un cousin voit le danger ;
De la pitié qui le conseille
Suivant la voix, il vient plonger
Son aiguillon dans son oreille.
Notre berger soudain s'éveille,
Et, par le péril activé,
D'un double coup laisse sur place
Et le serpent qui le menace
Et le cousin qui l'a sauvé.

Qu'ainsi, chez nous, en mainte affaire,
Le faible ouvre les yeux au fort,
Le faible, hélas ! aura beau faire.
Il doit s'attendre à même

Livre VI, fable 3




Commentaires