« Contre la fureur sans pareille
Du farouche aquilon, protégez mon destin, »
Discrètement murmurait à l'oreille
De Jupiter, un timide cousin.
« Très-volontiers, lui répondit Jupin.
Je vais, mon cher, sans plus attendre,
Le citer à mon tribunal :
Car ne pas juger sans entendre
Est le devoir d'un prince impartial. »
« Ah ! gardez-vous-en bien, dit d'un ton pitoyable
L'insecte épouvanté : son souffle formidable,
S'il paraissait, me mettrait au néant »
Ainsi le malheureux qui d'un homme puissant
Reçut une mortelle offense,
N'ose de la justice implorer l'assistance :
La crainte du ressentiment
De son fier ennemi le réduit au silence.