Le Paon et la Grue Théodore Lorin (19è siècle)

Le paon devant la grue un jour se prélassant,
Lui disait d'un ton suffisant :
« Oserais-tu, chétive créature,
Comparer ta vulgaire et mesquine tournure
Au maintien noble, au plumage éclatant
Dont m'a doué la prodigue nature ?
Un tel projet serait extravagant. »
« Il est vrai, répondit la grue,
Que ta queue étale à la vue
Des plus riches couleurs le trésor précieux ;
Je dois en convenir, mon modeste plumage
Est loin d'offrir ce brillant avantage ;
Mais peux-tu, comme moi, t'élever jusqu'aux cieux ? »