Un jeune gardien de pourceaux ;
S’entêtait chaque jour à taire leur toilette ;
Il les lavait à grandes eaux,
Les peignait, les brossait des pieds jusqu’à la tête,
En dépit de leurs grognements ;
Et puis, les mangeurs de glands
Etaient conduits au pâturage ;
Mais dès qu’ils se voyaient en pleine liberté,
Peu soucieux de propreté,
Ils se jetaient bien vite en quelque marécage,
Et, malgré le berger, s’y vautraient jusqu’au soir.
— Pourquoi, lui dit alors le maître du domaine,
Prends-tu chaque jour tant de peine ?
Serait-ce dans le vain espoir
De les dégoûter de l’ordure ?
Ton fouet, hélas! mon pauvre enfant,
Ne serait point assez puissant !
L’habitude, on l’a dit, est seconde nature.
Enfant, garde-toi de faillir ;
Car si tu tombais dans le vice,
Ainsi qu’au fond d’un précipice,
Tu ne pourrais plus en sortir.