La rose un jour dit à la sensitive :
Dans nos jardins si tu nais quelquefois,
Par ton existence chétive,
On te dédaigne, et de moi l'on fait choix.
Dès le printemps tout le monde s'empresse
De rendre hommage à mes charmes naissants ;
On me recherche, et toujours j'intéresse :
De la beauté vois les attraits puissants.
— Ma sœur, de vos appas soyez un peu moins fière :
J'en connais tout le prix, mais parlons sans détours ;
La beauté n'a qu'un temps pour plaire,
Et le sentiment plaît toujours.