L'Enfant et le Rayon de lumière Louis-François Jauffret (1770 - 1850)

Damis, un certain jour d'été,
A l'heure où la nature est le plus embrasée,
Pour amortir les feux d'un soleil irrité,
Avait clos ses volets et fermé sa croisée.
-Seulement, pour qu'au yeux des gens de la maison
L'éclipsé ne fût point totale,
Il avait permis qu'un Rayon j
Par l'œil, d'un des volets, pénétrât dans la salle.
Tout à coup survient un Enfant,
À peine hors de la lisière,
Qui, philosophe à sa manière,
Observe avec étonnement
Mille atomes en mouvement,
Dans l'unique jet de lumière
Dont Phébus sillonnât l'obscur appartement.
Du phénomène qui le frappe
Désireux d'être plus certain,
L'Enfant, sur lé Rayon porte vingt fois la main ;
À sa main le Rayon échappe.
Damis alors, qui, de son coin,
Voyait tout, se dit à lui même :
Ce marmot, en prenant un inutile soin,
D'un faux sage à mes yeux est lé parfait emblème.
Au milieu de la nuit qui nous couvre ici-bas,
Nuit profonde, hélas !' et bien noire,
Dieu nous laisse entrevoir un rayon de sa gloire :
Marchons à sa lumière, humblement, pas à pas,
Sans prétendre saisir ce qu'on ne saisit pas.
Il avait permis qu'un Rayon,
Par l'œil, d'un des volets, pénétrât dans la salle.
Tout à coup survient un Enfant,
À peine hors de la lisière,
Qui, philosophe à sa manière,
Observe avec étonnement
Mille atomes en mouvement,
Dans l'unique jet de lumière
Dont Phébus sillonnât l'obscur appartement.
Du phénomène qui le frappe
Désireux d'être plus certain,
L'Enfant sur le Rayon porte vingt fois la main ;
A sa main le Rayon échappe.
Damis alors, qui, de son coin,
Voyait tout, se dit à lui même :
Ce marmot, en prenant un inutile soin,
D'un faux sage à mes yeux est lé parfait emblème.
Au milieu de la nuit qui nous couvre ici-bas,
Nuit profonde, hélas !' et bien noire,
Dieu nous laisse entrevoir un rayon de sa gloire :
Marchons à sa lumière, humblement, pas à pas,
Sans prétendre saisir ce qu'on ne saisit pas.

Livre I, Fable 9




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