L'Enfant et la Ruche Marie-Amable Petiteau (1736 - 1816)

Simonnet annonçait un méchant caractère:
À le morigéner chacun perdait son temps.
C’était un villageois, il n’avait que douze ans,
ET déjà ne trouvait de plaisir qu’à mal faire.
Les Bergers le fuyaient : lorsqu’il venait aux champs,
Il frappait sans pitié les troupeaux innocents,
Enlevait un agneau quand il tétait sa mère,
Et lorsque du hameau, quelque jeune Bergère
Admirait ses appas , au bord d’un clair ruisseau,
Le malin enfant troublait l’eau,
Étant bien sûr de lui déplaire.
Des amours au printemps il était la terreur.
Dénichant, détruisant les hôtes du bocage,
De tous les nids il troublait le bonheur.
Si le sévère Aréopage
Avait décidé de son fort,
Dans Athènes jadis il eut souffert la mort ;
Mais chez nous, grâce au Ciel, on a plus d’indulgence,
Laissons venir l’expérience,
Nous verrons Simonnet changer :
C’est le meilleur moyen, je pense,
Que l’homme ait pour se corriger.

Almanach des muses, pour l'année 1783




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