La Rose mouillée Pierre Lachambeaudie (1806 - 1872)

Aline, avec sa mère aux champs allant un jour,
Voit la reine des fleurs, la Rose, son amour,
Courbant son sein baigné de larmes matinales.
Pour la débarrasser de l'humide fardeau,
Elle agile la tige, et les frôles pétales
S'éparpillent soudain avec les gouttes d'eau.
La pauvre enfant pleurait : « Aline, dit sa mère
Voilà ce qu'ont produit les soins inopportuns.
Bientôt un doux soleil, aspirant l'onde amère,
T'aurait rendu la fleur avec tous ses parfums.
Ma fille, il est, crois-moi, des blessures cruelles
Que l'amitié doit respecter ;
Il est des maux que sur ses ailes
Le temps lui seul peut emporter. »

Livre II, Fable 12




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