Le Cygne et les Œufs de Tourterelle Pierre Lachambeaudie (1806 - 1872)

Privés de l'aile maternelle, ;
Seuls dans le nid restaient des Œufs de Tourterelle :
Quelque vautour, sans doute, avait passé par là !
Heureusement, le Cygne,-qui les trouve,
Au sein de ses roseaux les emporté et les couve.
L'officieux canard en ces mots lui parla :
« Voisin, délaissez cette engeance ;
De votre bienfaisance
Savez-vous quel sera le prix ?
Ces orphelins, par vous élevés et nourris
Sans égard pour vos soins et pour votre tendresse,
Loin de ces lacs iront, un jour,
Roucouler dans les bois leur éternel amour.
Laissez-les ; c'est l'avis qu'un ami vous adresse. »
Le noble oiseau répond : « Moi, par leur liberté
Je voudrais payer ma bonté !
Je voudrais les lier par la reconnaissance,
Entraver leurs penchants, contrarier leurs vœux !
Si je les ai sauvés, et s'ils vivent heureux,
J'ai reçu, croyez-moi, toute ma récompense. »

Livre II, Fable 13




Commentaires