« Unissez-vous du lien le plus tendre ;
Entre vous, dit le chat, je trouve le parti
On ne peut mieux assorti.
— Plutôt me pendre !
Dit le fier perroquet.
— Moi, si j'avais une âme, autant vaudrait la rendre !
Répond la pic ; et sou caquet
Brouille la conférence,
Si bien qu'elle réduit
Chat et perroquet au silence.
Mais elle tousse enfin, et l'ordre est rétabli.
Notre marieur, qui se flatte
Qu'après la noce il lécherait les plats,
A l'oreille se gratte,
Et dit : « Examinons le cas,
Vous êtes dignes l'un de l'autre,
Et nul bonheur n'égalerait le vôtre ;
Ne le rejetez pas ;
Confiez-moi ce qui vous gène.
— Elle bavarde trop ! — Il bavarde toujours !
— Tant mieux ! même penchant l'un vers l'autre vous mène,
Reprend le chat. Ah ! quelle douce chaîne
Va fixer vos amours !
Heureux amants, que même goût rassemble !...
— Mais, répondent tous deux ensemble
En se hâtant de s'en aller,
Je n'aime point qu'ainsi l'on me ressemble :
Si l'on parle toujours, quand pourrai-je parler ? »