Noblement ennuyé,
Un lier perroquet de la Chine,
Bien nourri, Lien soigné,
Dans un beau salon, s'imagine
Qu'il est heureux.
Un chien de chasse impétueux,
Vif et léger, plein d'impatience,
Lui dit, un jour, en confidence:
« Je te plains, cher captif,
Toujours là, quel supplice !
Rester oisif,
Ne rendre aucun service,
Quel ennui ! quel dégoût !
Les beaux jours que je passe,
Qu'ils sont différents ! moi, partout,
À la ville, à la chasse,
Indispensable en tout,
On m'appelle, on m'embrasse ;
Maître, maîtresse et serviteur,
Chacun me comble de douceur.
Aussi je suis docile,
Parfois un peu flatteur...
— Ah ! dit le perroquet, créature servile,
Rougis de ton métier ; je ne m'étonne pas
De cette faveur excessive ;
Un cœur noble en fait peu de cas
Je préfère ma vie ennuyeuse et captive. »