Au fond d'un lis blanc, le matin,
Un petit papillon, tout noyé de rosée,
Contre le flot, de son aile épuisée,
Pour s'envoler se débattait en vain.
Il n'avait plus qu'à mourir, quand soudain
L'astre du jour, prenant pitié de sa détresse,
Rayonne et vient sécher l'onde au sein de la fleur ;
Et, secouant son aile à la douce chaleur,
L'insecte heureux s'élève alors, plein d'allégresse,
Vers le flambeau libérateur.
Seigneur, ainsi tu vois se débattre mon âme...
Quand donc aussi viendra ton soleil de sa flamme
Sécher le flot dormant qui la captive au sol ?
Hélas ! quand aussi pourra-t-elle
Déployer joyeuse son aile,
Et vers ta splendeur éternelle,
Libre à jamais, prendre son vol ?