Le Plaideur et son Ami Remacle Maréchal (1796 - 1871)

« De t'en donner avis il m'est bien agréable :
Je quitte ta partie et crois qu'à l'amiable
Cette affaire entre vous pourra s'accommoder :
Heureux qui sans procès...- Du tout, je veux plaider ;
C'est résolu. -Tant pis ! - Non, tant mieux. Camarade :
Comme tes avocats si bouffis de leur grade,
J'ai, sans qu'on m'ait coiffé du savant parchemin,
Fini mon cours de droit tant français que romain.
— Nous le savons, et puis ?
― Pour moi claire est la chose.
Qu'est-ce à dire par-là ? — Que tu perdras ta cause !
Tu diras, mon ami, tout ce que tu voudras ;
J'ai la prétention de gagner. -Tu perdras !
- Non, te dis-je. -Entêté ! - Mordicus, j'y persiste
Et suis sûr de mon fait. —Quelle erreur ! -Tu verras :
J'ai deux grands arguments auxquels rien ne résiste.
- Quoi donc ? - Mon vieux bourgogne et des dindons bien gras.

Livre II, fable 7




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