Près d'un étang bourbeux, étaient deux fourmilières,
Toutes deux puissantes et fières.
L'une, de la raison n'écoutant que la voix,
D'un vrai Monarque avait fait choix,
Pour décider de la paix, de la guerre ,
Et réunir, sous un bon ministère,
Les intérêts communs de la société.
Ce bon Roi, détestant un pouvoir arbitraire,
Voyait tout ; réglait tout, non par sa volonté,
Mais par de justes lois que lui-même a dicté.
Pour les entretenir, en faire de nouvelles,
- Ce qui, rarement arrivait -
Pour décider et procès et querelles,
Tous les ans, certains jours, le peuple s'assemblait.
Mais chaque député, jamais » deux fois de fuite ,
Aux états ne se présentait ;
Crainte de brigue on les changeait
Abaissant la sottise, élevant le mérite,
La gloire de ce peuple, au plus loin, s'étendait,
Il recueillait le fruit d'un sage conduite.

Livre I, fable 5












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