Le Rossignol 2 Simon Pagès (17ème siècle)

Un rossignol devait juger le prix
De mélodie aux oiseaux d'un bocage,
Par eux il avait été pris ;
Certes, ce choix était très sage.
Quoique le virtuose, et par ses grands talents,
Et son amour pour la justice,
Fat reconnu par les savants
Toujours au mérite propice,
Pour porter un bon jugement,
Ti allait au bois en silence
De la fauvette étudier le chant,
Du serin montagnard la légère cadence,
Du beau chardonneret le doux gazouillement,
Du linot gris l'agréable talent.
Le merle quelquefois obtenait son suffrage
Par son éclatant sifflement.
Il connaissait ce vieux adage :
Ecoute bien, pour bien juger de tout.
Pour connaitre, entre oiseaux, le réel avantage,
En juge il consultait et esprit et le gout.
Il adjugea le prix de mélodie
Aux beaux oiseaux de l'île Canarie.
On applaudit, la fauvette surtout;
Aucun oiseau n'eut rien ) dire.
Quoique savant, le juste aime à s'instruire.

Livre IV, Fable 20




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