L'Hirondelle et la Tourterelle Théodore Lorin (19è siècle)

« Pourquoi rester ainsi dans tes foyers ?
Disait la légère hirondelle
À la sensible tourterelle.
Imite-moi, parcours les pays étrangers :
Tu pourras acquérir de vastes connaissances,
De cent peuples divers étudier les mœurs,
Et, cultivant les arts et les sciences,
T'ouvrir ainsi le chemin des honneurs. »
« Moi ! reprit l'humble oiseau, quitter mon doux asile,
Ma vie obscure, mais tranquille,
Pour des voyages fatigants !
A quoi bon ? s'il te plaît : mon époux, mes enfants
Me trouveront toujours assez savante :
Quant à moi, de mon sort je suis plus que contente,
Puisque je possède leur cœur.
Des voyages lointains peuvent, je le confesse,
Nous procurer plaisir, savoir, honneurs, richesse ;
Mais ce n'est qu'au logis qu'on trouve le bonheur. »

Livre I, Fable 14




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