La Chenille et le Ver luisant Théodore Lorin (19è siècle)

Sur le gazon, aux approches du soir,
Un ver luisant aimait à faire voir
De ses anneaux brillants l'éclatante lumière :
Auprès de lui, se tenant en arrière,
Rampait une chenilles/strong> au corps brun, presque noir.
Un rossignol cherchant curée
Dans les airs faisait sa tournée.
Tandis que l'insecte prudent,
Se cachant sous l'herbe touffue,
Facilement se dérobe à sa vue,
Il aperçoit le ver luisant
Que trahit son éclat : l'oiseau le saisissant
L'emporte palpitant à sa jeune famille.
« Ah ! se dit à part soi la modeste chenille,
S'il est beau de briller, il vaut mieux être obscur :
L'un est plus glorieux, mais l'autre est bien plus sûr. »

Livre III, Fable 18




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