Un jour l'élégante cravate,
D'une façon peu délicate
Se moqtfant du bormet de nuit,
Lui prodiguait le sarcasme et l'injure :
« Tu fais, mon cher, sans contredit,
Lui disait-elle, une triste figure.
Tandis que sous la couverture
Tu te caches honteusement,
Avec faste je vais, dans un salon brillant,
Faire admirer ma charmante tournure :
Car je complète la parure
D'un fashionable sémillant,
Qui me doit (entre nous) ses rapides conquêtes. »
« Fort bien, dit le bonnet, mais lassé de ces fêtes
Où trop souvent ne règne que l'ennui,
Votre maître en rentrant chez lui,
De vous se débarrasse, et sagement s'empresse
De chercher, à l'abri de ma douce mollesse,
Le repos et la liberté.
Enfin, si parfois la souffrance
Vient accabler son corps débilité,
« Implore-t-il votre assistance ?
Non : il connaît trop bien votre frivolité.
Pour calmer les maux qu'il éprouve,
Il n'a recours qu'à moi ; c'est en moi seul qu'il trouve
Un ami sûr dans son adversité. »