« De ce superbe léopard
(Disait au chien son ami le renard)
Compare l'éclat, la puissance
À ta chétive et pénible existence.
Humble, craintif, obéissant,
Ton maître, au gré de ses moindres caprices,
Te fait aller, venir incessamment :
Trop heureux si parfois d'un geste caressant
Il daigne payer tes services,
Tandis que, du lion osant braver les lois,
Le léopard sous son servage
Range les hôtes de ces bois
Qu'on voit frémir, trembler au seul son de sa voix. »
« Il est vrai, dit le chien, que son bouillant courage
Et les griffes, surtout, dont on le sait armé
Font que partout on le redoute :
Son sort est plus brillant sans doute ;
Mais, plus heureux que lui, j'aime et je suis aimé. »