Des chasseurs poursuivi, las et désespéré,
Un renard aux abois, pantelant, hors d'haleine,
Sous un buisson touffu se traînait avec peine,
Espérant y trouver un refuge assuré.
Par les épines déchiré
Et souffrant d'affreuses tortures,
« Traître ! s'écria-t-il, quand pour sauver mes jours,
Te croyant bon, sensible, à toi j'avais recours,
Tes insupportables piqûres
Me couvrent d'horribles blessures !. »
« Eh ! sur quoi, lui dit le buisson,
M'as-tu jugé sensible et bon,
Moi dont les épines sanglantes
Déchirent les mains imprudentes
Qui me demandent un appui ?
Je ne reconnais pas ta sagesse profonde
Lorsque tu crois rencontrer un ami
Dans l'ennemi de tout le monde. »