Tom Pouce, après avoir, en France, en Angleterre,
A loisir déployé ses talents enfantins,
Voulut, dans les pays lointains,
Faire admirer sa tournure légère.
Les gigantesques Patagons
Méprisèrent sa petitesse.
Des Esquimaux et des Lapons
Il se rapprochait plus : aussi sa gentillesse,
Son élégance, sa souplesse
Lui valurent chez-eux mille applaudissements ;
Leur admiration alla jusqu'à l'ivresse.
Enfin de Lilliput les frêles habitants
Le mirent, sans conteste, au nombre des géants.
De la raison fanatiques apôtres,
Contre les préjugés tous vos discours sont vains,
Et toujours à leur aune on verra les humains
Se mesurer les uns les autres.
Note de l'auteur : Tom Pouce, nain d'environ dix-huit pouces de haut, né dans l'Amérique septentrionale, se fit voir en France, en Angleterre et dans d'autres pays de l'Europe, où il acquit une sorte de célébrité, en 1845 en 846.