Les deux Chiens Théophile Deyeux (1799 - 1870)

Deux chiens dans un château,
L’un appelé Cerbère,.
Et le second Lebeau,
Valaient leur prix chacun à sa manière,
Lebeau seul est l’objet de toutes les amours
Veut-on jouer, Cerbère gronde ;
Mais son frère lèche toujours,
Flatte et caresse tout le monde.
Tous les os sont pour lui; quant a notre brutal
C'est à qui le battra, tout ce qu'il est mal ;
Le jour est pris pour s’en défaire,
Lorsque la veille, dans la nuit,
Notre grognard entend du bruit.
Ml court, il voit un homme entrer par une brèche ;
Lebeau le lèche ;
Mais Cerbère déjà l’a saisi par la peau,
Reçoit, sans le lâcher, quatre coups de couteau ;
Il s’acharne, il terrasse
Le voleur qui demande grâce ;
On s’éveille, on accourt,
On reconnait, pour couper court,
Qu’on devait ¢gorger du logis tous les maitres, »
En pénétrant par les fenêtres.
Lors un vieux domestique, en pansant le bon chien;
Dit : Vous le voyez pourtant bien,

Les animaux gentils, comme les gens aimables,
Sont rarement les plus capables.
Parmi les bêtes et les gens,
Ceux que j’aime le moins sont les plus caressants.

Fable 3




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