Prodiguez les bienfaits, vous ne parviendrez pas
A changer le cœur des ingrats.
Au beau ni lieu du nid d'une fauvette,
Un coucou déposa son ceuf.,..
Certains maris diront : ce fait-là n'est pas neuf.
Peu m'importe, messieurs : suffit que la pauvrette
Couva cet ceuf, dont bientôt il naquit
Un petit,
(Que comme sien elle nourrit ;
En adoptant le fils de l'étrangère,
Elle lui prodigua tous les soins d'une mère :
jEt le jeune coucou, comme son propre enfant,
Parmi la joyeuse couvée
Voyait son enfance élevée ;
Il fut nourri, choyé si bien qu'il devint grand.
Nature aux animaux départ un caractère
Que rien ne peut changer !
Le tigre est né cruel, indocile et colère,!
Le papillon le'ger,
Le lion ge'ne'reux, le cliien brave et fidèle,
Hypociite le chat ;
Amour occupe seul la tendre tourterelle j
Le coucou naît ingrat.
Le nôtre donc, suivant son affreux caractère,
Méconnaissant l'oiseau dont le bec l'a nourri,
Déchira le sein de sa mère,
La dévora, puis après, son mari,
Et puis le» oisillons qui le traitaient en frère.