Gage de souvenir, et monument d'espoir,
Douce Feuille de Rose, image de jeunesse,
De beauté, d'innocence et d'amoureuse ivresse,
Que j'aime à te sentir, à te peindre, à te voir !
Toi, Feuille de Laurier, tu sais nous émouvoir
A l'âge où l'action cause notre allégresse,
Et tu charmes aussi l'époque de sagesse
Où la gloire s'endort dans les soins du manoir.
Quoique votre mémoire à tout être soit chère,
Et que vous possédiez toutes deux l'art de plaire,
Une troisième Feuille enchante plus mon cœur :
C'est celle où, d'une ardeur extrême,
Clara, souhaitant mon bonheur,
M'écrivit un soir : « Je vous aime. »