Sur un impur fumier des feuilles oubliées
Y languissaient humiliées.
Le vent souffle !… leurs bataillons
Montent en légers tourbillons.
Voilà mes folles dispersées,
Et vers les deux en tous sens élancées.
Fières de leurs nouveaux destins,
Les sottes se croyaient des aigles pour le moins ;
Voyez ! voyez donc, criaient-elles,
Aux oiseaux qui, comme l’éclair,
Franchissaient l’espace de l’air,
Nous aussi nous avons des ailes ! !
Nous irons loin !… Personne n’en doutait,
Du moins tant que le vent soufflait ;
Mais il cessa, leur sort changea de face,
Et le bataillon glorieux
Revint confus et furieux
Reprendre sa première place !
Que d’orgueilleux sont promptement déçus !
Que de sots dont le temps nous venge,
Et qui retombent dans la fange
Quand le vent ne les soutient plus !