Une souris fuyait le chat.
(Ce n’était pas une héroïne)
Elle avait pour voisin un rat
Qui bravait la race féline.
Recourant à son amitié
Dans une effroyable disette
Elle implora quart ou moitié
De la tranche de côtelette
Que le galantin grignottait.
Il ferait, dit-il, bien l’extrait
Si la part était moins petite.
Un autre jour souris l’invite
À lui remaçonner son trou.
Il lui répond qu’il n’a caillou,
Mortier ni clou
Propre à terminer cet ouvrage.
La souris fit le replâtrage,
Et ne regarda plus le rat,
Elle aimait tout autant le chat.
Jeune et vieille amitiés subissant des épreuves,
Qui de leur dévouement ne donnent pas de preuves,
Sont pour les amis éconduits
Des propriétés sans produits.