Le Oui, le Non feront bien leur chemin
Sans tambour ni trompette,
En un seul tour de main,
Si rien ne les arrête.
Il no faut pour cela qu'un homme audacieux,
Qu'un fin ministre astucieux,
Qu'un Roi raillant, ambitieux,
Le Drapeau rouge en tète.
Et puis aux armes ! et feu partout,..
Le oui, le non viennent ensuite ;
On assemble le peuple et vite et vile,
Pendant qu'il est aux trois quarts fou.
De main en main le oui circule,
On l'attache au chapeau,
On en fait un drapeau ;
Le non est bafoué, couvert de ridicule ;
Et des millions de oui nomment un Roi nouveau.
Bien dangereux système,
Au nom duquel, des peuples en oubli
Pourraient bien conquérir leur ancien diadème,
S'ils venaient tous à dire oui.
Empereurs, Princes, Rois, gare à voire couronne !
Le Nom la prend, le Oui la donne.
N'oubliez pas que tin ou tard,
Il faut rendre à César ce qui vient de César.
Dieu nous donna cette maxime ;
Prendre au prochain, ce fut toujours un crime,
Soit qu'on le couvre ou non de fard.