Quand Dieu créa tout l'univers,
Les astres lumineux qui sillonnent les airs,
Notre planète était alors unie.
La mer avec furie,
Grossie par les eaux du ciel,
Fit le déluge Universel.
Comme ici-bas rien n'est durable,
La mer dans son lit retourna,
Et sur ses bords elle entraîna
D'immenses grains dé sable.
Tous ces petits grains désunis
Ne purent arrêter la fureur et là rage
Des flots se roulant sur la plage
Par l'ouragan vomis.
Mais la brise devint légère,
Et les flots doucement bercés,
En soupirs égaux cadencés,
Vinrent expirer sur la terre.
Du printemps c'était le retour
Qui vient sourire à toute la nature,
Aux hommes, aux oiseaux, au ruisseau qui murmure ;
C'est Dieu qui nous rend son amour !
C'est Dieu qui dit aux grains dé sable ;
— Pendant que de la mer j'arrête le courroux,
Sur ses rives ralliez-vous ;
Transformez-vous en roc prolongé, formidable ;
Quand le flot reviendra mugissant, destructeur,
Vous arrêterez sa fureur !...
L'arbre meurt, séparé de l'écorce ;
Les peuples sont.vaincus quand ils sont désunis,
Indomptables, s'ils sont unis.
L'union, c'est la force.