Le Miel, le Vinaigre et la Mouche Auguste-Alexandre Simon (1791 - 18**)

Au sortir de l'hiver, sons un tiède soleil,
Entre le vinaigre et le miel,
Une mouche, placée ;
Pour assouvir sa faim, était embarrassée.
Le vinaigre lui dit : dirige ailleurs tes pas,
Vois là-bas ces fleurettes,
Ce sont des violettes,
Qui t'offrent dans leur sein un restaurant repas ;
Vas-y puiser une nouvelle vie,
Je ne saurais, moi, et nourrir.
Le miel est dangereux, malheur à qui s'y fie,
Tu pourrais bien t'en repentir...
N'écoute pas, reprit une voix mielleuse,
Cet aigre et ce méchant discours ;
Viens dans mon soin, je suis le fruit de tes amours ;
Viens oublier la saison rigoureuse.
La mouche se laissa tenter ;
La voilà dans le miel où tout son corps se colle ;
Un oiseau, qui vint à passer,
Saisit l'imprudente et s'envole.
Le vinaigre est l'ami qui donne un bon Conseil,
Il dit franchement ce qu'il pense
Retenez ce que dit aussi l'expérience ;
Méfiez-volts toujours des paroles de miel.

Livre IV, fable 15




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