Denis, dans Syracuse, en despote agissait ;
Sous un sceptre de fer le peuple gémissait.
Un jour, dit-on, effrayé de ses crimes,
Le tyran parut s’attendrir.
A ce bon mouvement la foule d’applaudir !
Un sage s’écria : « Déplorables victimes,
« Ne croyez point voir finir vos malheurs ;
« Le crocodile aussi verse des pleurs. «
Si dans un cœur parjure
La vertu peut encor faire entendre sa voix,
Le vice est là qui veille, et bientôt la nature
A perdu tous ses droits.
Denys, tyran de Syracuse, mort l’an 586 avant J-C. Son fils, qui lui succéda, fut deux fois renversé du trône et finit ses jours dans la ville d’Athènes, selon les uns, et selon d’autres à Corinthe. On assure qu’il fut obligé d’ouvrir une école pour subsister. Denys le jeune ne manquait d’ailleurs ni d’instruction, ni même d’une sorte de grandeur d’âme. Un Grec lui
demandant un jour quel fruit il avait retiré des préceptes et des entretiens de Platon : « Ils m’ont appris, répondit-il, à supporter ma chute, mon exil et vos sarcasmes. »