Petit-fils ou neveu du hibou d’Heraclite ,
Un hibou, dévoré d’ennui,
Imagine, en plein jour, de faire une visite
Aux oiseaux, qu’étonna l’aspect de notre Hermite.
Linottes aussitôt de se moquer de lui!
On le sait, elles sont rieuses
Et même tant soit peu railleuses.
Semblable à ce savant que l’on prend pour un sot,
Maître hibou se fâche. En voyant sa colère,
De plus en plus on rit… l’on siffle chaque mot :
Le débutant se désespère.
« Oh! oh ! dit-il, ce monde est fou;
« Mais bien plus fou qui veut lui plaire.
« Je retourne au fond de mon trou.
« La solitude est l’asile du sage. »
J’applaudis fort à cet adage.
Seulement le pauvre hibou,
Satisfait de son hermitage,
Ne devait point, morose personnage.
Contre ses frères les oiseaux
Dont il a brigué les suffrages,
Contre le siècle et ses usages,
Se déchaîner à tout propos.
Pour vivre dans les bois Timon quitte le monde.
Grand bien lui fasse, en vérité!
Mais l’homme est fait pour la société ,
Et c’est l’orgueil Seul qui la fronde.