« Lorsqu’on est, comme moi, le favori des dieux; « Lorsque Ton a reçu des cieux, « Le talent, l’esprit, la science, « Et les charmes de l’éloquence, « Pourrait-on ne pas être en butte à l’envieux, « Ainsi que l’ont été dans ce monde odieux , « De tout temps, les noms trop célèbres ? « Me pardonnerait-on d’avoir d’excellents yeux, « Et d’y voir seul dans les ténèbres ? « On craint ma perspicacité… » Qui parle avec cette fierté? Est-ce un docteur de Salamanque ? Non pas vraiment, mais de fort peu s’en manque, Car c’est un très-docte hibou, Que le pinson, le merle et la corneille, Et mille autres oiseaux que la gaité réveille, Poursuivent jusque dans son trou. De notre orgueilleux loup-garou Les grands airs et la suffisance, Et l’académique jactance Faisaient naître la belle humeur ; Chacun riait, de fort bon cœur, De deux gros yeux, amis de l’ombre, Qui n’y voyaient pas en plein jour; A quoi songeait Pallas de l’admettre à sa cour?… Et là-dessus , quolibets en grand nombre. Je dois le dire sans détour : On traita mon hibou comme nos journalistes, (Ceux qui se piquent de bon sens) Traitent ces graves rhapsodistes, Ennuyeux étymologistes Dont les prétentions nuisent aux vrais savants. Combien leur vue est admirable Pour pénétrer la nuit des temps ! Mais hors de là ces pauvres gens Sont d’une ignorance incroyable. Nos lois, nos usages, nos mœurs, Pour eux, sont autant de problèmes. Ils n’en font pas moins les docteurs, Et n’ont de foi qu’en leurs systèmes.





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