Un jeune enfant prit un hibou ,
Et le porta, devinez où:
Au grenier ? non : sous un berceau de roses,
Parmi les fleurs nouvellement écloses,
S'imaginant, le petit fou,
Qu'au solitaire oiseau ce lieu ferait envie,
Qu'il y voudrait passer sa vie
Et lui servirait de joujou.
Mais que peuvent les fleurs, le zéphyr, la verdure,
Tous les charmes de la nature,
Sur les sens grossiers d'un hibou ?
La nuit vint ; l'animal n'attendit pas l'aurore
Pour fuir loin des filles de Flore
Et s'ensevelir dans son trou.

Livre I, fable 17




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