La jeune Fille, sa Mère et le Feu follet Baron de Stassart (1780 - 1854)

Pendant l’ardente canicule,
Le soir on aime à respirer le frais.
Long-temps attendu, l’air circule ;
La promenade a pour lors mille attraits.
Alix veut en jouir avec sa fille Ursule.
Les voilà donc qui parcourent les champs.
Ursule joint à ses quinze printemps
La vivacité de cet âge.
Du sein d’un affreux marécage
Tout-à-coup sort un de ces feux,
Fruits mensongers de l’onde impure,
Qui sillonnent la nuit obscure,
Et que jadis nos bons aïeux
Prenoient pour des lutins. « Ah ! dit la jeune fille,
« Maman, cette clarté qui brille
« Nous indique sans doute un séjour enchanteur. »
Elle part comme un trait… Le fanal imposteur
L’entraîne au fond d’un précipice.
Sa pauvre mère en mourut de douleur.
Belles, fuyez l’éclat d’un monde séducteur…
Il conduit au bourbier du vice.





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