AUPRÈS d'une maure antique,
Dans un pré de chardons semé,
Un âne en son chemin trouve un Loup famélique.
Martin prend le ton pathétique,
Et croit que sire Loup en sera désarmé.
VOI, lui dit-il, avec l'accent tragique,
Comme j'ai l'air souffrant ! mon mal m'a bien changé.
De ce pied-ci je suis paralytique ;
Par une longue épine il est endommagé,
Et d'ailleurs, je deviens étique.
Le Loup lui répond en ces mots :
Je compatis à ta souffrance :
En effet, je le vois, tu n'as plus que les os,
Et je me crois, en conscience,
Obligé de finir tes maux.
Il dit, grince des dents et l'âne est en morceaux.