Une prairie où croissaient à foison
D'utiles végétaux et des fleurs odorantes,
Produisait aussi quelques plantes
Dont le sein renfermait le plus subtil poison.
Du jour la naissante lumière
Y conduisit l'abeille et la vipère.
Fidèle à son heureux instinct,
L'une va caresser la mauve salutaire,
En exprime les sucs, y puise un miel divin ;
L'autre rampe vers la ciguë,
Et sur ce mets affreux portant sa dent aiguë,
Des poisons de la plante augmente son venin.
Le sage fait ses délices
Des traits moraux que présente un écrit :
Le pervers ne sourit
Qu'à l'endroit dangereux qui peut flatter ses vices.