Fier de ses succès éclatants,
Le roman dit à l'apologue :
- Que vous devez, mon cher, regretter le vieux temps !
Vos divines leçons alors étaient en vogue.
Aujourd'hui la morale endort,
Et tel que vous glacez m'accueille avec transport.
Peintre flatteur des amoureux caprices,
Chez les beautés encor novices
Il faut surtout me voir : mon triomphe est complet,
On ne me quitte qu'à regret,
On me relit avec délices. -
L'apologue de repartir :
- Par tes propos d'amour tu sais charmer les belles !
D'un semblable succès peux-tu t'enorgueillir ?
Toujours aussi frivole qu'elles,
Comment n'aurais-tu pas l'art de les éblouir ?
Quant à moi, rarement obtiens-je leur suffrage.
Aussi d'en être aimé je n'ai point le désir :
Il me suffit de plaire au sage.

Livre III, fable 16




Commentaires