Dans le coin d'un verger, entre mille chardons,
Un berger aperçut une rose vermeille,
Telle qu'en sait choisir, pour parer sa corbeille,
La fraîche déité qui l'orna de ses dons.
Que vois-je ? lui dit-il ; toi dans ces lieux éclose !
Avec ces végétaux, pâture des baudets !
Quel berger délicat aurait songé jamais,
Parmi tant de chardons, à chercher une rose ?

Sur de jolis vers qu'il lisait
Dans un ouvrage pitoyable,
Ariste l'autre jour faisait
Une réflexion semblable.

Livre III, fable 15




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