Alain chantait, assis à l'ombre d'un verger,
Et l'écho répétait la fin de sa romance.
Ce refrain importun fatiguant le berger,
- Silence ! cria-t-il ; l'écho reprit : — Silence.
Alors d'une voix de Stentor,
Silence, lui dit-il encor ;
Mais en cris violents en vain il se consume :
Plus il va de sa voix grossissant le volume,
Et plus à son babil l'écho donne l'essor.
Quand du bon villageois l'organe infatigable
Imposera silence à l'écho de ma fable,
La force des raisons pourra convaincre un sot :
Tous deux, en attendant, auront le dernier mot.

Livre III, fable 10




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