Puisse un matou broyer tes os,
Maudit rat, dont les jeux interrompent mon somme !
Un songe m'avait fait général, roi, grand homme ;
Sa fuite m'a rendu ma besace et mes maux.
Ainsi, dans la tristesse où le réveil le plonge,
Parlait, tâchant de s'assoupir,
Quelqu'un de ces mortels que la misère ronge.
Mais il eut beau se rendormir,
Il ne put jamais ressaisir
Les volages faveurs d'un si merveilleux songe.

La fortune est souvent un rêve des plus courts :
Souvent lorsqu'elle échappe, hélas ! c'est pour toujours.

Livre I, fable 20




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