Couronné de pampre et de fleurs,
Anacréon chantait la vigne,
L'arbuste aimé, l'arbuste insigne
Qui fait rire et verse des pleurs ;
La vigne aux perles rebondies,
La vigne aux grappes arrondies,
Pleines de chansons et d'amours ;
Le raisin qui charme le monde,
Qui rend Erigone féconde
Et qui nous console toujours.
Le poète, alors sous la treille,
Choisit une grappe vermeille
Et cueille un grain mûr et brillant,
Qu'il met dans sa bouche en riant.
Dans sa gorge le grain s'arrête :
Bacchus étrangle son poète.
Adieu le pauvre Anacréon,
Qui n'a pas fini sa chanson.
Son front retombe sur sa lyre,
Il étouffe, il râle, il expire.
Tout est poison dans l'univers
Lorsqu'on avale de travers,
Et la vérité la plus belle,
Lorsqu'on en juge mal, peut devenir mortelle.
Symbole 15 :
Autant la raison suprême est immuable et infaillible, autant les raisonnements particuliers des hommes sont souvent absurdes et faux. La parole a autant de sens qu’il y a d’entendements divers, et les intérêts des passions altèrent le jugement de presque tous les hommes.
Une autorité dogmatique et morale est donc absolument nécessaire pour que le progrès ne soit pas entravé par l’anarchie.
Cette autorité a toujours existé et elle existera toujours dans le monde.
L’être existe : l’idée exacte de l’être c’est la vérité, les relations exactes entre les vérités sont la réalité, l’expression exacte de la réalité c’est la raison, la vie raisonnable c’est la justice.
L’autorité suprême doit donc être gardienne de la justice, de la raison, de la réalité et de la vérité.
Ce dépôt sacré est couvert d’une enveloppe conservatrice qui est le dogme.
Tant que l’enveloppe n’est pas déchirée, le dépôt reste intact.
C’est pour cela que l’autorité catholique ou universelle veille sur le dogme et doit le conserver dans toute son intégrité.