Le Renard et les Raisins Joseph Barthélemy de Feraudy (1762 - 1831)

LE RENARD ET LES RAISINS

UN renard, pressé par la faim,
Vit une grappe de raisin
Couverte d'une peau vermeille,
Qui pendait au haut d'une treille ;
S'étant élancé pour l'avoir,
Plus de cent fois en pure perte,
Il dit, frustré de tout espoir :
Je n'en veux point, elle est trop verte.
Ceci s'applique à l'intrigant,
Qui tout confus de la disgrâce
D'avoir manqué certaine place,
Se console en la déprisant.

Version plus laconique

UN renard affamé vit au haut d'une treille
Un raisin que couvrait la peau la plus vermeille ;
Comme à l'atteindre il ne put parvenir,
Il s'en fut en disant : La grappe n'est pas mûre.
Qui déprise ce qu'il ne saurait obtenir,
Par ce simple récit est peint d'après nature.

VULPES ET UVA

Fame Coacta vulpes altá in vined,
Uvam adpetebat, summis saliens viribus :
Quam tangere ut non potuit, discedens ait :
Nondum matura est, nolo acerbam sumère.
Qui, facere quæ non possunt, verbis elevant,
Adscribere hec debebunt exemplum sibi.
(PHED., lib. IV, fab. 3.)

Livre II, fable 36




Commentaires