J'ai vu passer plus d'un orage
Sur mon village.
Les gens accouraient éperdus,
Criant : « Nous sommes tous perdus !
Là-bas s'approche un grand nuage !
La grêle va tout ravager...
Adieu, moissons ! Adieu vendanges !
Fermons nos celliers et nos granges. »
Un petit coup de vent éloignait le danger.
J'ai vu souvent, en temps de fête,
Les cloches, les hautbois, les fifres, le tambour,
Nous annoncer le plus beau jour,
Qui finissait par la tempête.
Ainsi, soit en mal, soit en bien,
Ne préjugeons jamais de rien.
Hélas 1 notre pauvre science,
On ne peut le nier,
Brille souvent par son absence,
Même dans le calendrier.

Livre III, fable 21




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