L'Aigle et le Renard Eugénie et Laure Fiot (19ème siècle)

L'aigle trompé par le renard
Lui dit, un jour : De mon perçant regard;
Je t'ai vu, du haut de là nue,
Manquer, en cet endroit, un superbe lapin ;
Puis, sur la place après dix fois sauter en vain.
Maladroit, que l'on dit si fin,
Va, tu n'auras jamais ma justesse, de vue !
Mais qui ne fait pas de bévue ?
Répondit le renard ; l'oeil le plus clairvoyant
Lui-même a souvent la berlue ;
Souviens-toi bien de la tortue !... »

Je veux prouver ici que l'orgueil insolent,
Croyant que nul jamais ne saura lui répondre,
Contre lui fournit, trop souvent,
Des arguments pour le confondre.

Fables nouvelles, Livre IV, Fable 12, 1851




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