Un fat disait à son habit:
« C'est à cause de toi que partout on me fête,
Qu'on me trouve du cœur, du savoir, de l'esprit,
Et qu'aux belles, souvent, je fais tourner la tète ;
Je n'ai de valeur que par toi.
Aussi, je veux toujours me soumettre à ta loi ;
Tant je comprends, ami, ta suprême importance !...
Vraiment !... répond l'habit, et par reconnaissance,
Maitre qui changez, si souvent,
De tailleur et de vêtement,
Bientôt vous me mettrez en vente ;
Ne croyez pas que cela me tourmente.
Non, j'espère, au contraire, un meilleur avenir,
Car pour ma, gloire, à la fin de ma vie,
Je pourrais bien appartenir
A quelqu'homme de sens, d'esprit ou de génie!...
Mais sachant à quoi m'en tenir
Je le dirai toujours avec plaisir,
Que l'on me déprécie, ou que l'on me renomme,
Ce n'est jamais l'habit, mais le cœur qui fait l'homme.