Le Renard courtisan Saint-Joseph

Certain Renard, lin courtisan,
Et sachant faire la courbette,
S'était un jour mis dans la tête
De protéger un sien parent.
A l'Éléphant, ministre des finances,
Il prodigue les révérences :
« Vos aïeux, lui dit-il, étaient tous gens titrés,
À la cour de Siam, dit-on, fort honorés.
Pour vous, Seigneur, chacun connaît votre mérite,
Votre coup d'oeil est sûr, et vous saisissez vite.
Votre aspect seul impose, et quelle habilité !
Le fardeau de l'État par vous seul est porté, »
L'Éléphant se rengorge et donne l'assurance
D'une charge, ma foi, de forte redevance.
Le brevet obtenu, mons Renard disparaît,
Et se permet, le fat ! maint propos indiscret
Sur la lourde personne et les larges oreilles
Do celui dont naguère il avait dit merveilles.

Tels sont, en général, messieurs les courtisans :
Tantôt flatteurs et tantôt insolents.





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