Les Fleurs et les Ruisseaux Saint-Joseph

Sur un riant coteau
Que baignait de son onde un limpide ruisseau,
S'élevaient verdoyantes
Plusieurs toufses de plantes
De diverses couleurs.
Celles qui fleurissaient sur l'humide rivage,
Aux autres s'adressant : «Hélas ! charmantes sœurs,
Combien vous perdez d'avantage
A demeurer sur ces hauteurs !
Souvent on vous voit languissantes
Sous les feux ardents du midi,
Tandis qu'en un sol attiédi
Nous bravons de l'été les chaleurs accablantes.
— Nous n'envions pas votre sort,
Plaise à Dieu que toujours vous en soyez contentes,
Répondirent les autres plantes,
Et no regrettiez pas de vivro sur co bord !
Voyez, à l'horizon un orage s'apprête,
Bientôt sur ces coteaux soufflera la tempête :
Que va-t-il advenir ? Qui bravera l'effort
Des périls rassemblés dans ce sombre nuage ? »
Le nuago s'approche et crèvo en un instant.
Le ruisseau grossissant inonde le rivage,
Emporte tout sur son passage ;
Seules, dominant son ravage,
Les plantes du coteau, pliant et se courbant,
Furent sur pied après l'orage.

À l'avenir il faut souvent
Savoir sacrifier les douceurs du présent.





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